Pour un suicidé.

74. PREFACE. L'homme n'a jamais le droit de disposer de sa propre vie, car à Dieu seul appartient de le tirer de la captivité terrestre quand il le juge à propos. Toutefois la justice divine peut adoucir ses rigueurs en faveur des circonstances, mais elle réserve toute sa sévérité pour celui qui a voulu se soustraire aux épreuves de la vie. Le suicidé est comme le prisonnier qui s'évade de sa prison avant l'expiration de sa peine, et qui, lorsqu'il est repris, est tenu plus sévèrement. Ainsi en est-il du suicidé, qui croit échapper aux misères présentes et se plonge dans des malheurs plus grands. (Ch. V, n° 14 et suiv.)

72. PRIERE. - Nous savons, ô mon Dieu, le sort réservé à ceux qui violent vos lois en abrégeant volontairement leurs jours ; mais nous savons aussi que votre miséricorde est infinie : daignez l'étendre sur l'âme de N... Puissent nos prières et votre commisération adoucir l'amertume des souffrances qu'il endure pour n'avoir pas eu le courage d'attendre la fin de ses épreuves !

Bons Esprits, dont la mission est d'assister les malheureux, prenez-le sous votre protection ; inspirez-lui le regret de sa faute, et que votre assistance lui donne la force de supporter avec plus de résignation les nouvelles épreuves qu'il aura à subir pour la réparer. Ecartez de lui les mauvais Esprits qui pourraient de nouveau le porter au mal, et prolonger ses souffrances en lui faisant perdre le fruit de ses futures épreuves.

Vous, dont le malheur fait l'objet de nos prières, puisse notre commisération en adoucir l'amertume, et faire naître en vous l'espérance d'un avenir meilleur ! Cet avenir est entre vos mains ; confiez-vous en la bonté de Dieu, dont le sein est ouvert à tous les repentirs, et ne reste fermé qu'aux coeurs endurcis.