Observations à propos des dessins de Jupiter.

Nous donnons, avec ce numéro de notre Revue, ainsi que nous l'avons annoncé, un dessin d'une habitation de Jupiter, exécuté et gravé par M. Victorien Sardou, comme médium, et nous y ajoutons l'article descriptif qu'il a bien voulu nous donner sur ce sujet. Quelle que puisse être, sur l'authenticité de ces descriptions, l'opinion de ceux qui pourraient nous accuser de nous occuper de ce qui se passe par-delà les mondes inconnus, tandis qu'il y a tant à faire sur la terre, nous prions nos lecteurs de ne pas perdre de vue que notre but, ainsi que l'annonce notre titre, est avant tout l'étude des phénomènes, et qu'à ce point de vue, rien ne doit être négligé. Or, comme fait de manifestation, ces dessins sont incontestablement des plus remarquables, si l'on considère que l'auteur ne sait ni dessiner, ni graver, et que le dessin que nous offrons a été gravé par lui à l'eau-forte sans modèle ni essai préalable, en neuf heures. En supposant même que ce dessin soit une fantaisie de l'Esprit qui l'a fait tracer, le seul fait de l'exécution n'en serait pas moins un phénomène digne d'attention, et, à ce titre, il appartenait à notre Recueil de le faire connaître, ainsi que la description qui en a été donnée par les Esprits, non point pour satisfaire la vaine curiosité des gens futiles, mais comme sujet d'étude pour les gens sérieux qui veulent approfondir tous les mystères de la science spirite. On serait dans l'erreur si l'on croyait que nous faisons de la révélation des mondes inconnus l'objet capital de la doctrine ; ce ne sera toujours pour nous qu'un accessoire que nous croyons utile comme complément d'étude ; le principal sera toujours pour nous l'enseignement moral, et dans les communications d'outre-tombe nous recherchons surtout ce qui peut éclairer l'humanité et la conduire vers le bien, seul moyen d'assurer son bonheur en ce monde et dans l'autre. Ne pourrait-on pas en dire autant des astronomes qui, eux aussi, sondent les espaces, et se demander à quoi il peut être utile, pour le bien de l'humanité, de savoir calculer avec une précision rigoureuse la parabole d'un astre invisible ? Toutes les sciences n'ont donc pas un intérêt éminemment pratique, et pourtant il ne vient à la pensée de personne de les traiter avec dédain, parce que tout ce qui élargit le cercle des idées contribue au progrès. Il en est ainsi des communications spirites, alors même quelles sortent du cercle étroit de notre personnalité.